Définir le métavers : c'est maintenant ou jamais (et c'est indispensable)
Pendant que Damien
Hirst brûle ses propres œuvres, Hermès se protège après avoir porté plainte
contre l’auteur des MetaBirkins, quelques mois après l’ouverture un magasin H&M virtuel sur Ceek
City, finalement non, et puis finalement si mais ce sera un showroom virtuel, le tout alors que 4 Français sur 5 ignorent
ce que sont les NFT et que les arnaques fleurissent sur les plateformes : pas un
jour sans une information sur la vie trépidante du web3 et du métavers.
Mais
au fait, de quoi parle-t-on ?
collectivement le concept de métavers, pour ne pas laisser à des entreprises
comme Meta la possibilité de le faire à leur unique profit.
Irvine y explique que le seul élément indispensable à la création d’un métavers
est le fait de mettre à disposition un monde virtuel. A ce composant central,
dénominateur commun de toutes les formes de métavers, peuvent (et non doivent) s’ajouter les items d’une longue liste qui va de l’utilisation d’avatars et de bots à la réalité virtuelle en passsant par la blockchain, les
NFT, les réseaux sociaux comme Twitter, Discord ou Slack. Et la nuance a toute son importance.
Un
exemple parlant : parmi les composants possibles (mais non obligatoires)
du métavers figure notamment le principe d’interopérabilité, qui permet à des
identités, à des réseaux d’amis ou encore à des éléments comme des vêtements digitaux
de passer d’un monde virtuel à l’autre.
Tom Boellstorff insiste sur le fait que
ce principe n’est qu’optionnel et que, si elle fluidifie l’expérience (ok, ok, “accepter
les cookies”), l’interopérabilité peut aussi, dans certains cas, être moins souhaitable qu’une
« fragmentation » qui permet d’adopter des identités différentes
selon les espaces dans lesquels on évolue. Et qui, et c’est bien ce
contre quoi des entreprises comme Meta doivent se battre, limite les
possibilités de ciblage publicitaire. Et ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres.
D’où la nécessité de clarifier les choses et de ne pas laisser à des géants qui « créent le
métavers » le champ totalement libre : « définir ce qu’est le métavers
n’est pas un vain exercice intellectuel. Il s’agit d’un travail conceptuel qui
va structurer en profondeur la forme, la règlementation, le bénéfice, la
communauté et notre futur numérique. »
D’où
la nécessité aussi de le faire avant qu’il ne soit trop tard : comme le rappelle
l’auteur, citant le chercheur en informatique Jaron Lanier, une fois que la
définition d’une technologie a été posée, il devient très difficile de la
modifier puisqu‘elle est considérée comme allant de soi.
D’où
la nécessité enfin de laisser entendre des voix comme celles de défenseurs d’alternatives au Web3 tel qu’il est en train d’émerger – Aral Balkan et son Web0 – ou même d’initiatives comme
celle lancée par l’éditeur de contenus et de logiciels
Outside : un anti-métavers conçu pour reconnecter les gens au « vrai
monde » – aussi connu au sein des communautés du Web3 sous le nom de
« meatspace » (vs. « metaspace », vous aviez compris)