L'art de la déconnexion
En novembre dernier sortait une étude signée Havas Média sur la France des déconnectés.
A la question “Combien de temps pouvez-vous vous passer d’Internet sans que ça vous manque ?”: 8 % répondaient”quelques heures”, 11 % “une journée”, 22 % “deux ou trois jours”, 24 % “une ou deux semaines”, 11 % “trois ou quatre semaines”, et un Français sur 4 “plus longtemps”.
Selon cette même étude, 65,2 % des personnes interrogées auraient envie de déconnecter, et 59,7 % le feraient effectivement par intermittence.
Avec ou sans “patch”? L’enquête ne précise pas comment les internautes se passent de leur connexion mais il ressort une chose : se déconnecter est devenu un acte volontaire qui ouvre la voie à une multitude de services censés résoudre les problèmes de surconnexion.
Débrancher totalement comme l’a fait en 2011 le blogueur Thierry Crouzet ? Impensable pour la plupart des internautes. Heureusement, il existe des méthodes moins radicales.
Le site Social Rehab de Bartle Bogle Hegarty propose un kit de solutions pour ne plus rester scotcher à son smartphone et enfin profiter de la (vraie) vie.
Il existe aussi des applications comme Anti-Social qui bloque l’accès aux réseaux sociaux ou Freedom qui bloque l’accès à Internet pour plus de productivité.
Moins brutal que la méthode imaginée par Maneesh Sethi qui a choisi d’employer une assistante pour le surveiller et le gifler à chaque fois qu’il se laissait distraire par Facebook – sa productivité aurait subitement été multipliée par 4.
Mais le plus sûr reste le Wifi Cold Spot créé par Ben Brady, un étudiant de la Harvard’s Graduate School of Design, qui empêche aussi bien l’utilisation du Wifi que des téléphones portables.
Quant à savoir si c’est d’Internet qu’il faudrait régulièrement décrocher ou des écrans en général, la question reste posée.
Un article du Monde du printemps dernier expliquait la démarche des “branchés qui débranchent”, ici les parents qui choisissent de scolariser leurs enfants dans des établissements sans écrans comme les écoles Waldorf.
Point de vue d’un de ces parents : “L’ordinateur n’est qu’un outil. Celui qui n’a qu’un marteau pense que tous les problèmes sont des clous. Pour apprendre à écrire, il est important de pouvoir effectuer de grands gestes. Les maths, ça passe par la visualisation dans l’espace. L’écran gêne l’enseignement. Il diminue les expériences physiques et émotionnelles.”