Le plein de super
On les rencontre souvent depuis quelques années, les objets et idées de Constance Guisset, chez Monoprix ou dans les magazines design, mais les voir tous rassemblés ici fait prendre conscience de la richesse du travail de la designer.
Trois Conversations, installation au Palais de Tokyo, 2014 ©Constance Guisset Studio
Brouillards, Albin Michel Jeunesse ©Constance Guisset Studio
Son univers sensible et sensuel, qu’elle déploie aussi bien dans des objets du quotidien que dans des livres ou que dans des spectacles, notamment les ballets d’Angelin Preljocaj, est ici génialement mis en scène.
Collier Aimants ©Constance Guisset Studio
A tel point que l’on resterait bien quelques jours dans les salles du 3ème étage du musée, que ce soit pour se laisser hypnotiser par son installation Ravir – des dizaines de lampes Vertigo qui créent un vertige aquatique saisissant – que pour se détendre dans son espace à vivre, avant de détailler les créations exposées dans les salles suivantes et de trouver dans chacune d’elles le petit détail, la bonne idée qui en font de vrais objets design.
Cerise sur le gâteau, cette richesse poétique et ces mille trouvailles vont de pair avec un pragmatisme doublé d’une grande simplicité.
Ce mardi 13 février, Constance Guisset guide un petit groupe de personnes de salle en salle. Devant un mur d’inspirations, elle précise qu’elle ne se lance pas dans un moodboard à chaque fois qu’elle commence à penser à un nouvel objet (“ce n’est pas du tout l’idée”), elle détaille les contraintes techniques qui rendent impossible l’édition de sa lampe Leviosa pour le grand public. Elle explique aussi son exigence sur le travail des ambiances sonores réalisées pour l’exposition, l’une des bandes son ayant dû être refaite peu de temps avant l’ouverture pour transcrire au mieux les émotions et l’atmosphère souhaitée. Un résultat remarquable et une preuve supplémentaire de la quête de précision de Constance Guisset.
Lampe Leviosa ©Constance Guisset Studio
Spin, pour Nodus ©Photo Marco Moretto
Sincérité, humour, idées neuves qui fusent sous toutes les formes et dans tous les formats : l’exposition traduit bien le talent d’une designer également scénographe et qui, au-delà des objets, maîtrise aussi l’art du dialogue avec son public. En témoignent les mini-pièces de théâtre des Formes Savantes qui mettent en scène et font dialoguer des objets à travers les époques – par exemple un lit à dais du XVIème siècle avec le lit Plume récemment imaginé par la designer pour Cyrillus.
Constance Guisset s’amuse. Attention : son enthousiasme et son plaisir d’explorer sont contagieux.